Le système de pensée

C’est peu de dire que notre pensée est complexe. Nous avons même parfois les plus grandes difficultés à y voir clair entre certaines pensées utiles, valides, invalides, drôles, pénibles, agaçantes, etc.

Les recherches se succèdent et notre compréhension du cerveau s’agrandit pas à pas. Ces grandes découvertes sont popularisés et vulgarisé par ces même chercheurs.

Sur cette approche des Neurosciences, je ne saurais trop vous recommander les livres de Daniel KAHNEMAN, Antonio DAMASIO ou encore Eric KANDEL.

Ainsi, de nombreuses équipes dans le monde sont spécialisés dans la recherche autour des neurosciences. grâce leur travaux, les profanes comme vous et moi pouvons en connaitre plus sur le cerveau et son fonctionnement.

Dans l’antiquité les philosophes stoïcien comme Socrate, Platon ou Aristote, distinguent les émotions de la pensée. Voici ce qu’écrit Epictète l’un des philosophes les plus influents du 3ième siècle, Epictète :

Voilà ce qu’il te faut examiner. Seras-tu prêt, alors, à payer de ce prix
l’insensibilité aux émotions, la liberté, la sérénité? Si c’est non, ne va pas plus
loin

Pour ces philosophes, l’idée ou la pensée est plus forte que la nature car elle en a le contrôle.

Ils ont une vision performative de leur idées. Les écrire ou les prononcer leur donne corps. Elle deviennent vrai au mépris du réel. Car en toute fin, c’est nous dans notre cerveau que construisons ce réel.

Le pouvoir d’auto persuasion est tellement fort chez l’homme, qu’il peut croire par affection, par attachement, par crainte ou par lâcheté aux paroles d’autrui comme à ses propres paroles.

Toutefois, malgré toute notre persuasion et la qualité du montage dialectique qui va porté nos idées.

Le réel est têtu. les émotions ont un langage intérieur qui traduit une interprétation non verbale du réel.

Libre à nous de l’utiliser ou pas. Cependant masquer, dissimuler ou réprimer ces émotions auront deux effets.

  • Un effet de persistance, l’émotion revient par vague avec une intensité croissante.
  • Un perte progressive de la reconnaissance de ses émotions et de ses moyens de la réguler.

 

Une zone du cerveau s’activent pour l’organisation de la pensée. un sorte de chef d’orchestre qui va activer d’autres zones en fonction des besoins. cette zone est spécifique à l’espèce humaine. Elle nous distingue fondamentalement des autres espèces et explique en partie notre supériorité sur la planète.
C’est le cortex préfrontal. le cerveau de notre cerveau. il est relié directement ou indirectement avec l’ensemble de fonctions motrices et sensorielles, notre mémoire à long terme et court terme et la gestion de nos émotions.
C’est aussi lui qui s’active pour toutes les fonctions cognitives de haut niveau comme le raisonnement, l’analyse de nos pensées et de nos perceptions, la planification, la construction mentales, l’intelligence sociale, la compréhension fine du contexte relationnel, l’induction et la déduction, adaptation de notre comportement à l’autre, etc.

D’autres zones interagissent avec le cortex cérébral, elles sont plus automatiques, archaïques aussi. Elles sont présentent aussi chez l’animal.

  • Des pensées conformistes, elles forment une collection empilée de toutes les idées ou croyances qui nous relient aux autres. On y trouve la pensée tribale, la soumission à l’autorité, l’émulation, les croyances religieuse, la culture, la politique d’entreprise, les règles de la famille, etc.
  • Des pensées de préservation, Elle réagit automatiquement à tout ce qui peut présenter une menace. elles vont nous encourager à rester cohérence, à préserver nos intérêts, à appliquer et parfois promouvoir nos croyances, à préserver l’image que nous avons de nous même et que nous donnons aux autres. Elle nous encourage aussi à satisfaire nos besoins.
  • Des pensées analytiques, c’est le siège de la pensé rationnelle, ça pense ce que l’on pense de ce l’on pense à l’infini. C’est une pensée construite qui peut être fulgurance, intuitive, complexe.
  • Des pensées brutes : C’est la pensée matière première qui traduit le monde extérieur sans (trop d’) altération. C’est notre pensée la plus rapide. C’est notre premier canal d’information avant l’interprétation. Cette pensée entraine les trois précédentes et aussi les automatismes (pensées et corps)

La pensée brute:

Elle est organisé avec 3 parties du cerveau :
l’hypothalamus, qui contrôle l’homéostasie générale de l’organisme
Le tronc cérébral, dont les noyaux cartographient les signaux corporels
Le cortex insulaire dont la fonction est liée à l’émotion.
Du fait de son lien étroit avec les émotions, cette pensée peut être fortement perturbé par des émotions trop vives. Ainsi, sa fonction neutre dans le traduction du monde peut s’en trouvé très altéré.
Avec la colère par exemple, le champs visuel se réduit à l’objet de notre colère. Lors de peur intense, les mots perçus ne sont plus correctement traduit par les fonctions dévolues au langages.

La pensée de préservation :

Elle est organisée autour de l’amygdale (droite et gauche),

La pensée analytique:
C’est le fameux cortex préfrontal ou néocortex

Instincts ou besoins

Vous avez déjà entendu parler d’instinct de survie, d’instinct de reproduction, de réaction instinctive


Comment distingue-t-on un instinct d’un besoin?
Peut-être vous êtes-vous déjà demandé ce qui nous différencie des animaux.
Nous pouvons avoir une piste de distinction en ce qui concernent l’instant

Besoin vital : la respiration


1 – Sans gêne
2 – Dyspnée.
3 – A besoin d’aide technique (aérosol).
4 – Ventilation assistée.

Besoin critique boire et manger


1 – Mange seul.
2 – Installation/stimulation.
3 – A besoin d’aide partielle et/ou surveillance.
4 – A besoin d’aide totale (faire manger, sonde de gavage).

Besoin critique : éliminer


1 – Continence.
2 – A besoin d’aide (wc avec aide, urinal, bassin).
3 – Incontinence jour ou nuit.
4 – Incontinence jour et nuit.

Besoin critique : se reposer, dormir


1 – Dort naturellement.
2 – Dort avec aide (médicament).
3 – Réveils fréquents.
4 – Insomnies fréquentes.

Besoin critique : maintenir sa température


1 – Adapte ses vêtements à la température ambiante.
2 – Demande à être protégé.
3 – Incapable d’adapter ses vêtements à la température ambiante.
4 – Garde les vêtements qu’on lui enfile.

Besoin critique : communiquer


Perte de QI si absence de comm
1 – S’exprime sans difficulté.
2 – S’exprime avec difficulté (bégaiement).
3 – A besoin d’une aide pour s’exprimer (ardoise, interprète).
4 – Ne peut pas s’exprimer (aphasie), ne veut pas s’exprimer.

Besoin critique : agir selon ses croyances et valeurs


1 – Autonome.
2 – Est découragé, exprime sa colère, son angoisse.
3 – Éprouve un sentiment de vide spirituel.
4 – Demande une assistance spirituelle.

Besoin secondaire : se déplacer


1 – Se déplace seul.
2 – Se déplace avec aide (déambulateur) ou avec une personne.
3 – Se déplace avec l’aide de deux personnes.
4 – Alité en permanence, grabataire.

Besoin secondaire : se vêtir et se dévêtir


1 – S’habille, se déshabille seul.
2 – A besoin du conseil d’un tiers, de surveillance.
3 – A besoin de l’aide partielle d’un tiers.
4 – A besoin d’une aide totale.

Besoin secondaire : être propre et protéger ses téguments


1 – Se lave seul.
2 – A besoin d’être stimulé mais se lave seul.
3 – A besoin d’une aide partielle .
4 – A besoin d’une aide totale pour se laver.

Besoin secondaire : éviter les dangers


1 – Lucide.
2 – Confus et/ou désorienté épisodiquement.
3 – Confus et/ou désorienté en permanence.
4 – Coma, dangereux pour lui-même et pour les autres.

Besoin secondaire : s’occuper en vue de se réaliser


1 – Autonome.
2 – Triste, anxieux.
3 – Angoissé, opposant, se laisse aller.
4 – Négation de soi, désespoir.

Besoin secondaire : se divertir


1 – Autonome.
2 – Désintéressement à accomplir des activités récréatives.
3 – Difficulté/incapacité à accomplir des activités récréatives.
4 – Refuse d’accomplir des activités récréatives.

Besoin secondaire : apprendre de nouvelles connaissances ou compétences


1 – Se prend en charge.
2 – A besoin de stimulation.
3 – Apathique.
4 – Refus, résignation.

Besoin secondaire : se reproduire ou s’accoupler

1 – Décide quand et avec qui extérioriser sa libido
2 – En parle et en rigole plus souvent qu’il ne pratique
3 – vous êtes dirigé par votre désir sexuel
4 – Ne pense qu’à ça

Le malentendu

Le malentendu est la première cause de nos difficultés de communication.

Puisque nous parlons la même langue; nous parlons du principe que les mots et les expressions qui vont avec ont le même sens pour tous.
Pourtant nous avons tous au moins un exemple de malentendu, de quiproquo dont les conséquences auraient pu être évité par une une recherche de sens.
Et malgré cette expérience largement partagée, une parole malheureuse, l’emploi d’un mot pour un autre, le spectacle d’un comportement qui heurtent nos valeurs et patatras, les esprits s’échauffent
Notre esprit est secoué par une succession de pensées de toutes sortes.

  • Des pensées d’appartenance, elle forme une collection empilée de toutes les idées ou croyances qui nous relient aux autres. On y trouve la pensée tribale, la soumission à l’autorité, l’émulation, les croyances religieuse, etc.
  • Des pensées de préservation, elles vont nous encourager à rester cohérence, à préserver nos intérêts, à appliquer et parfois promouvoir nos croyances, à préserver l’image que nous avons de nous même et que nous donnons aux autres.
  • Des pensées analytiques, c’est le siège de la pensé rationnelle, ça pense ce que l’on pense de ce l’on pense à l’infini. C’est une pensée construite qui peut être fulgurance, intuitive, complexe.
  • Des pensées brutes : C’est la pensée qui traduit le monde extérieur sans altération. C’est notre pensée la plus rapide. C’est notre premier canal d’information avant l’interprétation. Cette pensée entraine les trois précédentes et aussi les automatismes (pensée et corps)

Ces pensées ont un fruit : les émotions. Elles sont plus ou moins fortes et elles vont faire réagir notre corps.
ces réactions du corps sont aussi interprétées par notre pensée qui vont donc générer d’autres pensées et ainsi de suite.
Dans ce cycle pensée –> émotions –> comportement –> effets du comportement –> pensée peut aussi bien être vertueux que vicieux.

Ainsi, la peur, la colère, la tristesse, les émotions qui naissent du malentendu en aggravent encore plus les conséquences.

Qui de peur de paraitre idiot ou faible va s’enfermer dans une posture rigide.
Qui accablé de tristesse va mettre de côté ses amis, sa famille, son travail avec parfois des conséquences irrémédiables.
Qui ivre de colère va blesser par ses propos ou ses actes des proches amis ou familles en le regrettant la colère passé.
Ces émotions mal régulées agissent contre notre bénéfice. D’autant plus que nous nous sentons soumis à leur inexorable puissance comme si, nous ne pouvions pas faire autrement. Seule l’envie d’aller mieux et la mobilisation de notre volonté nous permette parfois de limiter les dégâts. seulement, la volonté est une ressource difficile à mobiliser longtemps. La nature reprends très vite ses droits car nos pensées protectrices et d’appartenance sont puissantes, elle nous permette de nous intégrer dans un groupe et d’y maintenir notre place. Elle ont un fonctionnement automatique et systématique, ce qui les rend fréquente et donc puissante par le nombre. Les émotions qu’elle enclenchent agissent de fait comme des chiens de de garde féroces prêt à mordre ceux qui les menacent. Essayez de réfléchir posément devant un chien qui grogne et menace de vous mordre. La pensée analytique ne peut s’exprimer pleinement quand le tourbillon d’émotion est trop puissant. la seule solution est de réduire cette puissance en la ramenant à un niveau acceptable pour l’expression de la pensée analytique.

Par voie de conséquence, en apprenant à réguler nos émotions, nous sommes plus ouverts à une meilleure compréhension du monde.

En limitant ma colère à la reconnaissance de ma colère, à ses raisons objectives, je peux passer à autre chose. L’analyse sur le fond de la situation et la recherche de la réponse qui m’apportera le plus de bénéfice, à court, à moyen et à long terme. En reconnaissant ma peur, je peux m’assurer de sa légitimité.
Je peux mesurer, l’ampleur des risques, du danger que je prends. En accueillant ma tristesse, je peux démarrer un deuil, préparer l’après ou vivre le présent différemment. Cela nécessite que je prenne la responsabilité de mon ressenti, de mes pensées et de ce que je décide d’en penser et donc d’en faire.
La réponse émotionnel est bon capteur de la présence du malentendu.

En effet, nous pouvons détecter ces malentendus en observant la réponse intuitive de notre corps : les émotions.

Mon cœur s’accélère, ma mâchoire se serre, mon ventre se raidit, ma voix monte dans les aigues, ma respiration s’accélère ou se coupe, ma peau devient moite ou ma bouche devient sèche, j’ai besoin de déglutir.
J’ai soif d’une gorgé d’eau, j’ai les mains moites, j’ai les joues en feu, j’ai les yeux baigné de larmes, j’ai l’impression que mon cœur explose ou que des papillons circulent dans mon ventre.
Ces signes physiques trahissent une émotion. Avec le temps et l’application de techniques simples, vous pouvez les détecter rapidement et organiser la contre-offensive. Vous diminuez progressivement les nuisances de vos émotions sur votre pensée analytique.

Ainsi quand cette détection est pleinement maitrisée, une seconde compétence peut se développer : l’analyse et la résolution de problème.

Une fois que j’ai pu prendre conscience que je vivais un vrai problème, j’ai enfin accès à un mode de résolution dont le bénéfice pourra être le seul facteur de choix. Je peux laisser les coups de mentons, les postures défensives, les cris ou les larmes au bureau des objets perdus, inutiles et vite oubliés.
Il reste toutefois une question importante : comment fait-ton pour analyser et résoudre un problème quand on l’a jamais fait?
Par exemple, les cadres dirigeants sont rompus à l’exercice. ils n’ont pourtant rien à vous envier d’un point de vue analytique. leur atout est ailleurs, ils répètent cette technique plusieurs fois par jour. c’est le secret du développement de la compétence. la répétition.
D’après Eric Kandel, célèbre neuroscientifique avec pas moins de deux prix Nobel à son actif, plus nous faisons quelque chose plus nous sommes compétents. Vous allez me dire, il n’est pas nécessaire d’avoir un prix Nobel pour savoir ça. Mais ce qui est dans cette phrase est plus subtil qu’il n’y parait. On a souvent tort de de lire cette phrase pour son côté positif. à savoir l’acquisition d’un geste ou d’une technique. Cette assertion fonctionne aussi dans l’autre sens.
Si plusieurs fois par jour, j’ai une pensée d’appartenance qui m’explique je suis nul et que je n’arriverais jamais à régler mes problèmes, je vais devenir très compétent à ne jamais régler mes problèmes. Si je me répète que je suis peureux, je vais être très compétent à exprimer ma peur physiquement, dans mes pensées et mes comportements.
Sortir de ce cercle vicieux va me demander une petite prise de risque les premières fois. avec le bon accompagnement et les encouragements adéquats, il m’est possible de sortir du cercle vicieux pour entrer dans le cercle vertueux, le cercle qui recherche mon bénéfice et mon bénéfice uniquement.

Le malentendu n’est donc pas une fatalité mais sa persistance est fatale pour nos relations.

Sortir du cercle est une mesure qui dépend de vous. en cela, elle n’est pas irrémédiable.
On fait dire à Einstein, pour donner du poids à cette citation, que « La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent », cette phrase est en réalité tirée de la nouvelle « sudden death » de Rita Mae BROWN.
Son image est limpide. pour sortir du cercle, il est indispensable de changer son comportement. En faisant reposer un résultat différent sur l’autre, les évènements, le karma, etc. Je me dépossède de ma responsabilité. je prends le risque (calculé) de ne rien changer. Ainsi, sortir de la fatalité nécessite que je prenne la Responsabilité de la résolution de mes problèmes. J’ai mal entendu, je fais répéter. j’ai mal compris, je demande des précisions. J’ai blessé quelqu’un que j’aime, je m’explique. En persistant, lorsque j’ai mal compris, c’est parce que l’autre c’est mal exprimé, si j’ai blessé quelqu’un, c’est qu’il est trop fragile, si j’ai mal entendu, c’est que l’autre ne parle pas assez fort.
J’aime bien l’adage : Errare humanum est, perseverare diabolicum. l’erreur est humaine, persévéré est diabolique. L’erreur en soit est inévitable. persévérer en connaissance de cause est une faute (NDA : faute est le sens que je retiens pour diabolique).
Alors, je commence quand ?